Journal de Québec - 30 novembre 2006
Écrit par Gaétan Fontaine

La plaingnante et la Ville poursuivis

Roch Guimont, un jeune homme de Sainte-Foy qui a dû renoncer à faire carrière dans la police après avoir fait l´objet d´une accusation d´agression sexuelle «non fondée», réclame 670 000 dollars en dommages à la plaignante, une jeune femme de l´Outaouais, aini qu´à la Ville de Québec.

Il relate avoir fait sa connaissance dans la soirée du 16 novembre 2001 au bar La Grimace, où il s´était rendu en compagnie de deux amis et où la jeune femme travaillait comme serveuse. À l´époque, il était étudiant à l´Institut de police de Nicolet.

Celle-ci lui laisse voir, à plusieurs reprises, qu´elle aimerait «passer du temps seule avec luiĀ». Le portier du bar l´informe «que c´est une fille facile et qu´une couple de personnes du staff ont couché avec elle».

À la fermeture, il lui offre d´aller la reconduire chez elle. Elle accepte. Mais, chemin faisant, il lui propose d´aller chez lui, ce qu´elle accepte aussi «spontanément».

Ils ont une relation sexuelle, et ce, sans aucune objection de la part de la jeune fille. Au contraire, affirme-t-il, «elle participe activement», affirme le jeune homme aujourd´hui âgé de 31 ans.

Après la relation, il s´endort. Elle en profite pour quitter l´appartement en pleine nuit. Elle se rend dans une boîte téléphonique, compose le 9-1-1 et demande où elle se trouve, parce qu´elle est de l´extérieur de la région. Elle demande aussi qu´on lui envoie un taxi. Jamais elle ne se plaint d´avoir été agressée sexuellement.

Elle porte plainte 24 heures plus tard, dans la nuit du 17 au 18 novembre. Roch Guimont, à qui la jeune femme aurait transmis une MTS lors de cette relation sexuelle, dit avoir été humilié, le 22 novembre 2001, lorsque des enquêteurs de la Sûreté municipale de Québec sont venu l´arrêter à l´institut de police, en présence de ses compagnons de classe.

Acquitté

Deux ans et demi plus tard, soit le 5 février 2004, Roch Guimont est acquitté par un jury composé de quatre femmes et huit hommes, au terme d´un procès présidé par le juge Richard Grenier, de la Cour supérieure. Son procureur, Me Guy Bertrand, avait soumis aux membres du jury la thèse voulant que la plaignante ait menti et qu´elle ait inventé toute cette histoire dans le but de renouer avec son ami de coeur.

C´est également ce que Roch Guimont entend démontrer, au moyen de la présente requête, devant un juge de la Cour supérieure siègeant en chambre civile.

Il blâme la jeune femme d´avoir fait une dénonciation téméraire et injustifiée, et l´enquêteur de la Sûreté municipale pour avoir fait preuve de négligence dans la conduite de son enquête. Il énonce que l´enquêteur n´a jamais vérifié la version qu´il a donnée auprès des témoins qui pouvaient la corroborer.

Même s´il a été acquitté, Roch Guimont a vu la porte de l´Institut de la police se refermer devant lui et, aujourd´hui encore, il est tenu de se justifier auprès de ceux qui ont eu connaissance de l´affaire. Il affirme avoir été très affecté psychologiquement par ces accusations injustes et le fait de voir sa réputation complêtement détruite, d´autant plus que l´affaire a été fortement médiatisée.

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